La lettre et la plume - « J'ai tellement envie de vous »



La lettre et la plume 

Présentation de l’éditeur : LA LETTRE ET LA PLUME, une collection qui marie littérature et histoire au travers d’écrits intimes (mémoires, correspondances, journaux, chroniques…) d’une grande qualité littéraire. 
 
Ma découverte de cette collection a bien avancé l’an dernier, avec la (re)lecture de cinq ouvrages : trois correspondances, un recueil de souvenirs et un récit de voyage. Avec celles d’Henri IV, je clos le cycle des lettres actuellement parues dans cette édition. Si je devais en tirer une première conclusion, elle serait assez mitigée : les titres accrocheurs annoncent des correspondances amoureuses passionnées, qui se révèlent à la lecture plus quotidiennes qu’enflammées et finalement peu passionnantes. Seules les lettres de Marivaux échappent à ce reproche. Les autres correspondances me semblent plus intéressantes pour ceux qui connaissent déjà bien l’épistolier et souhaitent le découvrir de façon plus « intime ».  
 
« J’ai tellement envie de vous »
Présenté et édité par Françoise Kermina
 
Présentation de l’éditeur : 

Le « bon roi Henri » aimait tant les femmes qu’il faillit mettre sa couronne en péril pour les beaux yeux de ses maîtresses. Amant souvent trompé, mari toujours infidèle, les sentiments ne comptaient guère pour ce conquérant aussi intrépide au combat qu’à la poursuite de celles qui éveillaient ses sens. La mort de la belle Gabrielle d’Estrées lui fit couler des larmes mais elles furent vite séchées par Henriette d’Entragues, qu’il fit pratiquement cohabiter avec son épouse légitime, Marie de Médicis.  
Dans cette correspondance qui couvre près de vingt-cinq années – des premières amours du jeune roi de Navarre à sa dernière idylle avec Charlotte de Montmorency –, il se montre sentimental et libertin, maniant avec élégance l’humour, la malice et le mensonge. 
 
Ma présentation de l’ouvrage :
 
Ce livre est divisé en trois parties :
  • Une introduction de Françoise Kermina, présentant Henri IV, ainsi qu’une partie de ses maîtresses et femmes, et les relations qu’il entretenait avec elles. Y sont également données quelques précisions quant à l’édition de cette correspondance : l’orthographe a été modernisée ; Henri IV datait ses lettres par jour et mois (mais pas année, d’où quelques difficultés de la critique à attribuer chacune des lettres aux diverses correspondantes) et a peu gardé celles envoyées par ses amantes, qui sont donc minoritaires dans ce recueil.   
  • Des lettres classées par période en fonction de la femme à l’honneur et accompagnées de nombreuses notes de bas de page, ainsi que de brèves introductions :
    • Corisande (1585-1591)  
    • Gabrielle (1591-1599) 
    • Henriette (1599-1600)
    • Marie et Henriette (1601-1605) 
    • Marie contre Henriette (1606-1608) 
    • Charlotte (1609-1610) 
  • Des annexes : un épilogue narrant le sort de ces femmes après la mort du roi, une note sur l’édition des lettres, la mention de la localisation des lettres et une chronologie.
Mon avis :
 
Je ne suis pas encore sure de pouvoir déterminer si c’est uniquement dû aux lettres ou si ma fatigue a joué un grand rôle dans cette impression, mais qu’est-ce que je me suis ennuyée ! Peu original, le roi varie peu ses lettres d’une maîtresse à l’autre et même d’un courrier à l’autre. Seul le contexte semble changer, l’amertume se mêle parfois à la tendresse, mais cette dernière semble dominer (davantage que la passion annoncée par le titre) et n’être guère imaginative dans ses expressions. Il y a parfois de beaux passages, mais j’ai eu le sentiment de les payer bien (trop) cher. J’ai été plus touchée par les petits mots du dauphin à son père, suffisamment rares et courts pour m’attendrir sans me lasser. 

J’ai néanmoins trouvé un intérêt à cet ouvrage : les notes de l’éditrice du texte, Françoise Kermina, présentant le contexte et précisant plusieurs détails historiques. J’ai beaucoup appris sur Henri IV, un roi que je connaissais peu et surtout à travers les yeux de sa première femme, Marguerite de Valois, dont j’ai lu les Mémoires l’an dernier. J’ai pu deviner le caractère de ce souverain par cette correspondance et c’est sans doute ce que j’en retiendrai, bien plus que le style.  

[Henri IV, « J’ai tellement envie de vous », Lettres d’amour. 1585-1610, éd. de Françoise Kermina, Paris, Le Livre de poche, coll. La Lettre et la plume, 2011.]
 

Dans la même collection : 

7 commentaires:

  1. Orthographe modernisée... dommage!
    Si je le notais, ce serait plus pour l'introduction et l'appareil de notes que pour les lettres elles-mêmes, qui n'ont pas l'air bien palpitantes d'après ce que tu dis.

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    1. C'est du moins mon impression, d'autres ne seraient peut-être pas du même avis, notamment la rédactrice des notes et des introductions. ;) Dommage pour l'orthographe modernisée, oui... Je pense que c'est dû à la collection, entre autres : elle est tournée vers le grand public et se veut accessible, donc a sans doute voulu éviter d'effrayer avec des graphies originales.

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  2. Je ne suis pas une fan de l'épistolaire alors je crois que je vais passer mon chemin, surtout si tu dis t'être ennuyée ! C'est dommage car un livre romancée sur ce personnage et cette époque m'aurait bien plu !

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    1. Un roman sur ce roi et cette époque te plaira peut-être et à moi aussi. ;) De même, une sélection de sa correspondance, plutôt qu'un tel volume de lettres, m'aurait peut-être davantage plu et moins lassée.

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  3. C'est vraiment intéressant que tu prennes le temps de découvrir plusieurs volumes pour nous donner un aperçu global. Sans doute que ce pauvre homme ne se doutait pas que ses courriers à ses différentes maitresses seraient un jour lus à la suite :D, d'où les répétitions ;).
    Effectivement remis en contexte via des com ça peut être tout à fait intéressant.

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    1. Je suis très collectionneuse parfois, donc tant mieux si ça peut présenter un intérêt au terme de mes lectures. ;) J'ai acheté le petit dernier paru ce mois-ci, mais je pense m'arrêter là pour les achats (sauf si l'auteur ou le sujet m'intéresse à nouveau).
      Je me doute bien aussi que ses maîtresses n'allaient pas non plus échanger leurs lettres pour les comparer et qu'il ne risquait pas grand-chose à s'y répéter. ;) Je l'ai dit dans un autre article, j'en veux surtout à l'éditeur, davantage qu'aux épistoliers : les titres sont racoleurs et ne donnent pas une idée tout à fait juste du contenu.

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  4. Bon, je ne m'intéresse pas aux rois/reines/etc. donc ça part mal. En outre, bien que pas du tout familière du français tel qu'il était pratiqué à l'époque de notre gus, je te rejoins sur le fait que la modernisation n'est vraiment pas une bonne idée (sauf si on se contente de parler marketing...). Encore une fois (parce que c'est comme pour les "nouvelles" traductions), pourquoi réécrire ? Les notes de bas de page n'ont pas été inventées pour faire joli si un passage est vraiment peu clair et, pour le reste, au lecteur de faire travailler son cerveau. Pour autant que je sache : personne n'en est mort !
    Très amusée par les "copier/coller" de notre Vert-Galant ;) Qu'est-ce qu'il aurait pu faire à notre époque !

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