La musique d'une vie, Andreï Makine

Présentation de l’éditeur :

Au cœur de la tempête, dans l’immensité blanche de l’Oural, des voyageurs transis attendent un train qui ne vient pas. Alors que s’étire cette nuit sans fin, un vieux pianiste remonte le fil de son histoire, des prémices d’une grande carrière au traumatisme de la guerre.
Guidés par une musique intérieure, les souvenirs d’Alexeï nous révèlent la force indomptable de l’esprit russe.


Mon avis :

Mon avis sur ce livre me semble difficile à rédiger, comme si je savais déjà que je ne garderai pas un souvenir marquant de celui-ci, pas plus que lors de ma première lecture dont je me rappelais à peine. Ce n’est pas qu’il soit déplaisant, ni même insignifiant, mais il ne s’imprime pas en moi et glisse, au contraire, comme un frôlement : agréable, mais éphémère et vite oublié. Sans pouvoir expliquer pourquoi, je me sens imperméable à cette œuvre.

La raison de mon incompréhension face à cette indifférence ressentie est que j’ai pourtant apprécié cette lecture. L’écriture de l’auteur est fluide et bien travaillée sans être trop lourde. Elle est ici mise au service d’un récit de vie enchâssé dans celui de l’attente d’un train. C’est avec ce second que s’ouvre le livre : la neige recouvre tout le paysage, isolant les passagers en attente dans une gare glaciale. C’est là que le narrateur rencontrera Alexeï, l’ancien musicien qui lui confiera son histoire par la suite. Si je n’ai pas véritablement accroché au début de l’œuvre, malgré ses qualités littéraires indéniables, j’ai par contre beaucoup aimé la lecture de la vie de ce second narrateur : contraint de fuir après l’arrestation de ses parents, il prend l’identité d’un autre, ce qui l’oblige à être sans cesse vigilant et sur ses gardes. Une seule maladresse bouleversera plusieurs années de prudence.

Des notes et des mots : dans ce roman, la musique joue à la fois un rôle très important pour l’intrigue et un rôle assez secondaire, celui d’une toile de fond : tout en semblant en retrait, elle imprègne toute l’œuvre, jusqu’à ce qu’elle éclate au grand jour, balayant tout sur son passage.


Un passage qui m’a particulièrement plu :
Je m’éveille, j’ai rêvé d’une musique. Le dernier accord s’éteint en moi pendant que je m’efforce de distinguer la pulsation des vies entassées dans cette longue salle d’attente, dans ce mélange de sommeil et de fatigue.
[MAKINE Andreï, La musique d’une vie, Paris, éd. du Seuil, 2004, coll. Points, p. 13.]

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1 commentaire:

  1. Ai-je déjà lu cet auteur ? J'ai l'impression que oui, mais je n'en ai aucun souvenir !!

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